Cela a commencé avec une vilaine rage de dents qui s’est déclarée
dès notre entrée en Namibie. Les antibiotiques et anti-inflamatoires
n’y ont rien fait et, après une petite semaine de promenade dans
le sud de la Namibie, la douleur a pointé le compas droit sur Windhoek.
Nous étions à Luderitz, charmante petite ville coloniale
germanique sur la côte. Restaient 800 km jusque Windhoek. Je n’étais
pas loin d’envisager l’avion…
Mais nous voilà à Windhoek et, après deux visites
chez le dentiste, me voilà requinqué. “Requinqué”
est le mot car je dois avouer que les antibiotiques, ajoutés au
climat torride (il parait qu’on est en hiver!), commençaient à
avoir raison de mes motivations. Quand je pense à ce qui nous attend…
Par ailleurs, comme si elle était indissociable de la chaleur,
l’attente déjà pointe le bout du nez. Cette attente familière,
bien africaine, que
nous avons souvent eu l’occasion d’expérimenter lors de notre
premier voyage à travers l’Afrique.
Il y a 3 jours, alors que les maux de dents entamaient leur voyage
au pays des souvenirs, j’entreprenais d’inspecter la colonne de direction
de ma moto qui depuis un moment me semblait suspecte. Clac et reclac!…
des craquements à faire frémir ou peut-être même
à faire rire. C’est parti! Le manuel, les outils… et quelques bières
plus tard la mécanique était démontée. Verdict:
roulement à billes supérieur fendu. Curieux, il y avait 19
billes au lieu des 18 préconisées dans le manuel. Sans doute
un petit cadeau du mécanicien à Kampala il y a plus de 2
ans! A moins que ce ne soit de la part de celui de Nairobi. Toujours est-il
que je dois remplacer les 2 roulements que bien sûr l’on ne trouve
pas à Windhoek. Il faudra donc les commander à Johannesbourg
(en espérant qu’ils les aient de stock). Bref, j’en saurai plus
après les jours fériés en Afrique du Sud…
Mais à part ça tout va bien.
La Namibie est décidément un pays fort différent
de tout ce que j’ai vu jusqu’ici. En gros il se dessine d’une ligne horizontale.
Au-dessus c'est bleu et en-dessous c'est jaune. Les pistes, impeccables,
décochent leurs lignes droites, tranchant le jaune jusqu'à
l’horizon. Dans le paysage, un petit nuage de poussière s’attache
aux motos qui de temps à autre sont un peu chahutées par
la fine couche de sable qui recouvre la piste.
Et puis des milliers de km de clôtures délimitant des
fermes, que dis-je, de gigantesques territoires arides. Je pense à
cette autruche aperçue il y a quelques jours, seule, perdue dans
les hectares. Si je ne me suis pas trop posé la question de savoir
à quoi elle pensait, je ne peux pas en dire autant des gens qui
ont choisi de s’installer au sein de ces vastes étendues désertiques.
Ça me dépasse.
Allons, d’ici une petite semaine, si tout va bien, on remonte sur les bécanes. Nous aimerions encore visiter un peu la Namibie. Il parait qu’il y a des dunes gigantesques, des épaves de navires échoués sur la cote, des otaries et puis surtout nous aimerions rencontrer les himbas, une tribu installée dans le nord du pays. Ensuite, si la situation dans certains pays le permet, nous envisageons de remonter plein nord. Il y a bien l’estomac qui se noue, mais avec un peu de bon sens…
Tanguy